Le site présenté par la chambre d’agriculture de la Dordogne est édifiant sur la gestion forestière, les enjeux et l’avenir de la filière bois en Périgord. La tendance est à l’enrésinement pour une production rapide et «rentable». Concernant les aléas climatiques, il y aurait aussi beaucoup à dire par exemple les hêtres souffrent peu contrairement aux épicéas.
La forêt française gagne du terrain mais
la biodiversité forestière diminue,
les raisons sont multiples et encore à étudier.
Très souvent en Périgord-Limousin, la forêt n’est gérée que pour sa production de bois alors qu’une gestion multifonctionnelle, prenant en compte les impératifs économiques, les fonctions écologiques et sociales (les 3 piliers du développement durable) serait plus appropriée pour la biodiversité.
Une monoculture avec uniformisation des habitats est un désert pour la biodiversité en général et les sols en particulier qui représentent probablement 50% de la biodiversité « ordinaire ». Il faudrait pour cela identifier les usages et les propriétés des essences présentes afin d’avoir une gestion optimale peu rentable à court terme mais certainement efficace pour les prochaines générations.
En Europe, ce sont des milliers d'espèces qui vivent en relation avec un arbre adulte (sous les tropiques, ce sont des millions) sans compter les champignons symbiotiques très sensibles aux fongicides. Sans les champignons la dégradation de la cellulose en humus ne pourrait avoir lieu.
Quant aux arbres sénescents à cavités et bois morts, la majorité est enlevée lors des coupes de régénération et des récoltes de bois.
Or, ces bois ont un rôle écologique majeur qui permet la vie de 1000 à 3000 espèces d’insectes saproxyliques dont certains se nourrissent des parasites sur les arbres vivants, les insectes sont en forte voie de régression.
Une des causes de l'effondrement de la biodiversité avec les pollutions et le cocktail de pesticides : désherbants (fortement employés dans les forêts landaises), fongicides, insecticides, antibiotiques… est la disparition des habitats. L'érosion des sols provoquée par le vent et les pluies après une coupe rase génère non seulement une grande perte d'humus mais également une grande pollution à l'aluminium (minéral important de la croute terrestre) dans les cours d'eau, cela est aggravé avec le dessouchage.
Lors d’une coupe rase la réglementation demande, à partir de x ha, de laisser quelques arbres par ha, très souvent l’entreprise forestière épargne des arbres juvéniles, très affaiblis dans un milieu désert. Il serait souhaitable de laisser des arbres mâtures en capacité de se reproduire et permettre ainsi une régénération naturelle. Un arbre semé naturellement dans le sol sera plus résistant aux parasites et mieux ancré dans son substrat.
En effet une graine semée développe sa racine grâce à l’assise cellulaire de ses cellules souches (méristèmes) et sera trouver sa place dans des meilleures conditions pour l’avenir de l’arbre.
Définir une forêt :
La forêt primaire
s’autogère, c’est une forêt nourricière pour de nombreux êtres vivants, des millions d’espèces dépendent de ses grands arbres y compris l’être humain.
La forêt secondaire
qui évolue vers un équilibre écologique idéal, appelé « climax ».
La forêt tertiaire ou cultivée, en principe une monoculture ou 2 espèces.
La méthode des coupes rases permet une gestion forestière apparemment, d’un niveau financier, plus avantageuse à court terme. Des études ont montré que la faune des milieux ouverts colonise rapidement les coupes rases, l’engoulevent est une exception, il s’agit la plupart du temps d’espèces ubiquistes (omniprésentes) donc résistantes et non menacées.
Cette perturbation brutale de l’écosystème forestier permet la venue des parasites, la disparition de nombreuses espèces (insectes et micro-organismes) du sol, un faune importante pour la biodiversité qui aura beaucoup de mal à se reconstituer.
Il faudra une régénération artificielle coûteuse qui aura l’inconvénient d’une perte de diversité génétique, les plants introduits seront sensibles à l’attaque des parasites.
La coupe rase favorise l’invasion d’espèces envahissantes.
Contrairement aux croyances, le chêne se régénère très bien, à prouver.
A étudier : La gestion en futaie jardinée ou en taillis sous futaie.